Brosser un cheval, donner un coup de main à l’écurie, monter pour la première fois sur le dos d’un poney. Beaucoup d’adolescent·e·s découvrent très tôt leur passion pour les chevaux. Pour certain·e·s, cela devient bien plus qu’un loisir : un véritable projet de vie. Ils souhaitent travailler avec les chevaux, assumer des responsabilités et contribuer activement à leur bien-être. La filière équine offre aujourd’hui de réelles perspectives à toutes celles et ceux qui veulent transformer leur passion en métier.
Pour que ce rêve devienne réalité, il faut une formation solidement ancrée dans la pratique, qui donne des repères et accompagne pas à pas les jeunes vers la vie professionnelle. C’est précisément le rôle des deux formations de professionnel·le du cheval CFC et gardien·ne de chevaux AFP. Ils allient l’expérience quotidienne en écurie aux connaissances théoriques acquises à l’école, et préparent de manière ciblée à une carrière professionnelle dans le monde du cheval. La réforme de la formation de base entrée en vigueur en 2024 a encore renforcé ce parcours : structures encore plus claires, proximité accrue avec la pratique et approche moderne des besoins des apprenti·e·s, des entreprises et de toute la branche.
Derek Frank, président de l’OrTra Métiers du cheval, le résume ainsi : « Notre formation doit évoluer pour rester pertinente et tournée vers l’avenir. » Aujourd’hui, le CFC propose six domaines spécifiques : soins et services, monte classique, monte western, chevaux d’allures, attelage et chevaux de course. L’apprentissage de trois ans menant au CFC de professionnel :le du cheval et celui de deux ans menant à l’AFP de gardien :ne de chevaux constituent les piliers de la formation de base. Tous deux reposent sur le principe des trois lieux de formation : entreprise formatrice, école professionnelle et cours interentreprises.
« J’ai toujours voulu travailler avec des chevaux »
La réforme est toute récente. Depuis l’été 2024, les premières volées se forment selon le nouveau système. Tandis qu’elles entament leur deuxième année, les résultats des derniers examens organisés sous l’ancienne ordonnance donnent un aperçu encourageant. En été 2025, 93 professionnel·le·s du cheval CFC et 41 gardiens·nes de chevaux AFP ont obtenu leur diplôme avec succès. Qu’il s’agisse du Strickhof à Winterthour, de l’Inforama à Zollikofen ou d’Agrilogie à Moudon, partout on a pu constater combien cette formation marque, unit et exige.
Parmi les diplômé·e·s figure Lara Müller, 19 ans, qui a terminé sa formation de professionnelle du cheval CFC à l’écurie Kolbenhof à Zurich : « J’ai toujours voulu travailler avec des chevaux. Aujourd’hui j’ai transformé mon hobby en métier et, grâce à mon apprentissage, j’ai acquis les bases pour évoluer dans la filière équine. »
L’apprentissage est bien plus qu’un travail auprès des chevaux. C’est un chemin vers l’autonomie et l’identité professionnelle. « Cette formation demande de la persévérance, mais elle redonne beaucoup en retour », confirme Derek Frank. Melina Gisin, responsable de la formation de base des métiers animaliers au Strickhof, ajoute : « Nos apprenti·e·s ont appris à assumer des responsabilités, à comprendre les interrelations et à travailler de manière professionnelle avec les animaux comme avec les humains. »
Entre idéal et réalité : accompagner plutôt que surcharger
Travailler avec les chevaux est pour beaucoup un rêve d’enfant. Mais la réalité comporte aussi des défis : horaires irréguliers, forte charge physique, pression psychologique. Certes, le taux d’abandon, situé entre 10 et 15 %, est inférieur à la moyenne nationale. Mais chaque rupture de contrat représente la perte de talents précieux. Derek Frank le constate : « Certain·e·s jeunes décrochent, non pas par manque de motivation, mais parce qu’ils se sentent dépassés par la réalité. »
Les raisons sont diverses : manque d’accompagnement, difficultés financières, absence de perspectives. Pourtant, la formation ouvre de nombreux horizons : maturité professionnelle et études supérieures, examen professionnel, spécialisation, reprise d’une écurie ou sport de haut niveau. Patricia Volpez Stern, présidente de Swiss Horse Professionals, souligne : « Les perspectives sont loin d’être limitées. Elles sont simplement trop peu connues. »
Former par conviction
Malgré les difficultés, de nombreux établissements s’engagent avec conviction dans la formation. Ils y voient leur contribution à la qualité de la filière. « Nous avons besoin de professionnel·le·s engagé·e·s, compétent·e·s et passionné·e·s », affirme Patricia Volpez Stern. « Et pour cela, nous devons nous aussi prendre nos responsabilités – en tant qu’entreprises, formateurs et en tant que branche. »
La réforme 2024 a revu le plan de formation, les objectifs de compétences et la coopération entre lieux de formation. Les contenus s’alignent désormais davantage sur la réalité quotidienne des entreprises. Mais le métier reste exigeant : levers matinaux, journées tardives, toutes les conditions météorologiques. Ceux qui choisissent cette voie doivent faire preuve de persévérance, de condition physique et de solidité mentale. « Notre tâche est de préparer la relève précisément à cela – pas seulement sur le plan technique, mais aussi psychologique », souligne Patricia Volpez Stern.
Encourager et valoriser les perspectives
Une fois le diplôme en poche, de nombreuses voies s’ouvrent : examen professionnel avec brevet fédéral de spécialiste de la branche équine, puis examen professionnel supérieur menant au diplôme fédéral d’expert·e. À cela s’ajoutent diverses formations continues, cours spécialisés et cursus académiques. Les bases de ce parcours se construisent déjà durant l’apprentissage. « Nous ne formons pas des cavalier·ère·s de sport, mais des professionnel·le·s capables d’enseigner, d’accompagner et d’organiser », explique Derek Frank. L’objectif n’est pas une discipline isolée, mais une profession globale et cohérente.
La formation continue n’est pas un supplément, mais la clé d’une carrière durable. La filière a besoin non seulement de passion, mais aussi de structures solides, de communication claire et d’une véritable reconnaissance. La réforme de la formation de base a tracé ce cadre. À tous désormais de poursuivre dans cette voie. « Nous devons permettre aux jeunes de réussir dans la vie professionnelle. Et leur montrer qu’avec de la persévérance et de l’engagement, ils exercent un métier polyvalent et porteur d’avenir », conclut Patricia Volpez Stern.
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